Le cas du pétrole

Prenons le cas particulier de l’épuisement des ressources de pétrole.

Durant plus de 60 ans, les experts de l’industrie pétrolière ont prédit que la demande dépasserait rapidement l’offre : la production atteindrait un niveau maximal et les prix augmenteraient à mesure que les réserves mondiales déclineraient.

Rappelons, au niveau du vocabulaire employé, que le « pic pétrolier » est le sommet de la courbe de production d’un puits, d’un champ pétrolier ou d’une région de production. L’expression « pic pétrolier » (ou peak oil, en anglais) désigne le plus souvent le pic pétrolier mondial, autrement dit le moment où la production mondiale de pétrole plafonne avant de commencer à décliner du fait de l’épuisement des réserves de pétrole exploitables. Au-delà, la notion de pic de pétrole pose la question de l’après-pétrole. Ce pic de production est établi sur la base des ressources connues en pétrole, mais doit tenir compte également d’une estimation de l’évolution de la consommation de pétrole, elle aussi incertaine.

En 2010, les experts estimaient que l’exploitation du pétrole était condamnée à l’épuisement à l’horizon de 46 ans, contre 63 et 120 années respectivement pour le gaz et le charbon, alors que le pétrole représente encore 34 % de la consommation mondiale d’énergie (le charbon n’en représentant que 26 % et le gaz 21 %). Nous savons également que la baisse des ressources pétrolières exploitables se traduira par de fortes tensions internationales sur le plan géopolitique, au Moyen-Orient bien sûr, mais aussi sur la question de l’exploitation pétrolière dans l’Arctique.

On pourrait évoquer l’exploitation du pétrole non conventionnel, comme la production pétrolière offshore parfois dans des réserves très profondes sous l’océan, ou celle d’autres types de carburants. Toutefois, cela ne fait jamais que retarder l’échéance de l’épuisement des ressources naturelles. Par ailleurs, certaines techniques utilisées peuvent être graves de conséquences sur le plan écologique mais aussi social (le cas de la fracturation hydraulique pour l’extraction du gaz de schiste). En raison de leurs capacités de substitution limitées, ces solutions ne résolvent pas la question de l’épuisement des ressources conventionnelles. On peut le constater, par exemple, avec les agrocarburants qui ont contribué à l’augmentation des prix des céréales dans certains pays déjà en difficulté au niveau économique et qui ont ainsi conduit à des pénuries alimentaires pouvant provoquer des émeutes de la faim.

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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